Poni perd la boule...

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Bonga ci …bonga ça…bonga par-ci et bonga par-là!!! Poni avait beau sauter et sauter, il semblait vraiment s’ennuyer. Il se balançait, avec un air tristounet, seul qu’il était, aux abords du lac Miroitou. De gauche à droite, par en avant, par en arrière, et parfois il s’arrêtait pour jeter un coup d’œil sur la surface du lac qui lui miroitait des enfants en train de courir après un ballon. Contrairement à lui qui ne savait plus trop quoi faire en ce début de journée, ces gamins avaient l’air de prendre un malin plaisir à leur jeu. Il se disait que ce serait peut-être bien d’avoir des jambes au lieu d’une boule. Non pas qu’il n’aimait pas se déplacer en sautillant, sautant aussi haut que les nuages, mais il aurait souhaité juste une fois, juste pour quelques instants, comme ces enfants qu’il voyait sur la surface du lac miroitou, courir et frapper un ballon.

 

Quand il se sentait comme ça, un peu envieux des petits êtres humains sur pattes, Poni se rappelait ce que sa mère lui disait;

 

« Imagine, d’un seul bond, tu peux faire plus de dix mètres et d’un seul bongabond, tu te rends presque sur la lune. Tu réussis à faire tout ça parce que tu y crois. Tu as le talent de sauteur des Bongabongs et le don de l’imagination. Tu dois toujours en être fier. »

 

Poni, s’assit donc sur la plage, tout en repensant à ce que sa mère lui avait dit;

 

« Tu as le don de l’imagination…l’imagination… ».

 

Il ferma les yeux, se laissa emporter dans une rêverie où, comme ses amis terriens, il s’adonnait à leur jeu de course au ballon.

 

Deux belles jambes musclées et bâties comme les grands coureurs de vitesse avaient remplacé sa boule. Deux immenses jambes jumelles aussi hautes que des gratte-ciel. Il les toucha avec ses mains, elles étaient dures comme du roc et fin prêtes pour la course. Il se leva alors d’un coup sec et partit à toute vitesse. Rapide comme l’éclair, il fit cent fois le tour du lac Miroitou. Quelque peu essoufflé, il dut ralentir son rythme; il marcha alors tranquillement, trèèèèèès lentement, à petits pas de souris ensuite, il sauta à cloche-pied sur la jambe gauche, puis sur la droite et sur la gauche et sur la droite. Il fit semblant de patiner, se traîna les pieds, dansa la claquette, marcha à reculons et de mille et une autres façons.

 

« Hey, c’est bien amusant ce qu’on peut faire avec des jambes! »

 

Puis il essaya de sauter… aller hop! « Ho! Mais ça ne saute pas très haut, des jambes! », qu’il se disait, et il réessaya un…deux…trois… hop là! Il ne bondit que d’un tout petit pas. Il réessaya encore plus fort… « Et un… et deux… et trois ». Mais il ne sauta que de quelques centimètres. « On devient vite à bout de souffle avec des jambes », qu’il pensa. « Et ça devient lourd quand la fatigue nous prend. »

 

Poni cessa de rêvasser. Il réalisa alors qu’il aimait bien mieux se déplacer en sautant. Il pensa que sans sa boule, il n’aurait pu s’envoler vite comme l’éclair vadavoom pour aller aider ses amis, comme il aimait si souvent le faire. Après tout, il se disait que c’était bien des jambes, mais qu’il préférait de loin son ressort et sa boule de caoutchouc rebondissante qu’il avait en guise de pieds. Il ouvrit donc les yeux, se releva et partit en sautillant pour aller vite raconter à sa mère comment il avait réussi, avec son don d’imagination, à perdre la boule pour quelques instants.

 

 

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